Les reliquaires Kota ou Mahongwé sont une illustration de la force mystique des objets d' art africain.

Les reliquaires Kota ou Mahongwé sont une illustration de la force mystique des objets d' art africain.
Art africain
 
La sculpture des reliquaires est une illustration de la force mystique dans l' art africain
 
masques d'Afrique

LES RELIQUAIRES

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reliquaires Kota

reliquaire Mahongwé

Si les figures de reliquaires Kota possèdent de nombreuses caractéristiques communes (visage stylisé avec un placage de cuivre, un manche en forme de losange); il n'en demeure pas moins qu'elles affichent des morphologies bien différentes.

Le peuple Kota vit principalement à l’est du Gabon et à l’ouest du Congo. Le groupe dit Kota serait un peuple issu des Ngumba en Guinée Equatoriale qui s’est dirigé vers le Sud avec les Fang. C'étaient de grands chasseurs et des guerriers. Alliés aux Bashake, ils auraient fondé conjointement de nombreux villages. Les Kota sont aujourd’hui établis entre le fleuve Ogooué et la rivière Invendo. L’initiation, les rites dans le cadre des cultes d'ancêtres, le Bwété, avaient une grande importance au sein de la société. Le rituel funéraire permettait d’éloigner les morts et de les honorer afin de bénéficier de leur protection. Le Bwété était également au centre de la vie du clan lors de l’initiation, il permettait un rassemblement périodique de la communauté. Ainsi, comme chez les Fang, les crânes et os des ancêtres étaient conservés dans des paniers surmontés de figures de reliquaires anthropomorphes, représentation symbolique et très stylisée du visage de l’ancêtre. L’usage du cuivre dans l’art africain est fréquent, mais l’emploi systématique en placage et sur les reliques elles-mêmes est ici très original d'autant plus qu'il n’y a pas de cuivre dans la région occupée par les Kota, ni dans les zones à partir desquelles ils ont migré.

Les Mahongwe sont environ 15000 installés à l’est du Gabon. Proches des Kota, ils sont connus pour leurs figures de gardiens de reliquaires semblables aux têtes de Naja déployées et couvertes sur la face de fils de cuivre juxtaposés horizontalement.

Les Mahongwe. La forme, ovoïde et stylisée, est réalisée avec une âme de bois surmontée de plaques de métal. Elle est de faible épaisseur, concave, décorée d’une plaque de cuivre sur le devant qui la sépare verticalement. Des yeux sont figurés par deux cabochons, le nez est formé par une fine plaque perpendiculaire. Le reste du visage est recouvert de lamelles de cuivre aplati posées verticalement et agrafées. D’autres lamelles sont figurées sous les yeux. Au sommet, on observe une protubérance entourée de fil métallique. Le manche est recouvert en partie haute de fil de cuivre ou de laiton. La base s’élargie et forme comme une poignée sculptée de plan perpendiculaire à la face. Cette poignée comporte des plaques de métal mais laisse aussi le bois apparent. Certaines des plaques de cuivre sont piquetées, ciselées ou martelées. Ce type de figure est une représentation symbolique du visage de l’ancêtre, beaucoup ont des blasons d’identification lignagère rendu par des motifs piquetés dans le cuivre. Les lignes, au revers, seraient des tresses stylisées et la protubérance du sommet, un chignon. La poignée qui forme parfois un losange plus prononcé serait une stylisation des bras. Le piètement de la sculpture était rattaché à un panier, de cette façon, l’ensemble formait une entité et représentait une figure anthropomorphe entière. Mis en relation avec sa fonction, le gardien représenterait un esprit, un ancêtre dont on chercherait la protection.