Dans les villages Yorouba du Bénin et du Nigeria, la société Gélédé à une puissance considérable véhiculée en grande partie par les femmes, détentrices de pouvoirs surnaturels, autant bénéfiques que destructeurs.

Dans les villages Yorouba du Bénin et du Nigeria, la société Gélédé à une puissance considérable véhiculée en grande partie par les femmes, détentrices de pouvoirs surnaturels, autant bénéfiques que destructeurs.
Art africain
 
Les masques africains yorouba.
 
masques d'Afrique

LES MASQUES YORUBA

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Les Yorubas (Yorùbá) sont un grand groupe ethnique d'Afrique, surtout présent au Nigeria, sur la rive droite du fleuve Niger, mais également au Bénin, au Ghana et au Togo.

À la différence de bien d'autres peuples d'Afrique noire, les Yorubas élaborent très tôt une civilisation urbaine. Lors de son périple dans la région en 1926, l'explorateur écossais Hugh Clapperton dénombre des dizaines de cités florissantes pour le seul Empire d'Oyo. Selon son témoignage, plusieurs villes yoruba ont alors une population supérieure à 20 000 habitants. Les Yorubas ont payé un lourd tribut aux traites négrières, c'est pourquoi on trouve une importante diaspora outre-Atlantique (États-Unis, Cuba, Brésil...).

La société des Gèlèdè est organisée autour des "mères" et se réunit la nuit. Les "mères" sont censées alors se transformer en oiseaux et être invitées par les âmes à examiner les éventuels problèmes de la communauté. Iyalashè, la femme âgée qui dirige l'assemblée, est assistée par un homme appelé Babalashè. Elle dispose d'importants pouvoirs : elle peut intervenir dans d'autres sociétés secrètes et influer sur les décision des autoritiés traditionnelles en dénoncant les travers des hommes. Les masques Gèlèdè sont bâtis sur un même principe : un visage (du type masque-heaume) et une scène qui se développe sur le haut du masque. Ceux-ci sont utilisés dans le cadre de mascarades dédiées aux femmes dans leur dimension maternelle. En fait, il semble que pour les Yoruba du Nigéria, le pouvoir des femmes apparaisse comme ambivalent, certaines pourraient être des sorcières! L'Ase, qui est l'énergie vitale contenue en chaque être, pourrait devenir exceptionnelle chez certaines femmes et serait capable de menacer l'harmonie sociale. Seul le pouvoir collectif des ancêtres serait à même de maîtriser celles que les Yoruba appellent «nos mères». Les mascarades Gèlèdè ont donc pour but de restaurer cette harmonie sociale en «amadouant» la partie féminine de la société. Elles sont précédées de grandes cérémonies de nuit, les Efe, au cours desquelles la parole est libre et qui sont, de nos jours, des fêtes où se jouent comédies et satires.

Les masques blancs des cérémonies Nocturnes Les cérémonies de nuit confèrent au grand masque Efé (dans la région de Ketu au Bénin actuel) ou Apasa (Ouest du Nigéria), le rôle principal. Le «serviteur des mères» est ainsi voué en quelque sorte aux forces magiques de la nuit. Il est précédé par de nombreux masques qui représentent les principaux orisa et du vol d'un oiseau, symbole-émissaire des mères. Un grand masque blanc apparaît, c'est Iyanla, la «grande mère», l'épouse d'Obatala qu'il convient d'honorer. Le grand masque est porté comme cimier, il entame sa danse et ses chants ou prières au nom des mères.