La statue Mossi est un mélange des formes animales et humaines dans l' art africain.

La statue Mossi est un mélange des formes animales et humaines dans l' art africain.
Art africain
 
La statue Mossi ou l'alliance de l'homme et de l'animal dans l' art africain
 
masques d'Afrique

LA STATUE MOSSI

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Les Mossi sont un peuple originaire du Burkina Faso ainsi que des régions limitrophes des pays environnants. Plus de 6 millions de personnes se considèrent mossi, l'appartenance à cette communauté ethnique étant fondée sur la pratique du moré et sur la pratique d'un certain nombre de traditions. Ils constituèrent, aux XVe siècle et au XVIe siècle, des grands royaumes dont les deux principaux (Yatenga et Ouagadougou) restèrent indépendants jusqu'à la pénétration européenne et ne furent soumis qu'avec difficulté par les colonisateurs français. Ils ont à leur tête le "Mogho Naba", littéralement "roi des rois", qui réside toujours dans son palais de Ouagadougou. La structure politique des Mossis est encore très présente dans leur vie quotidienne, ainsi leurs chefs traditionnels (les nabas), jouent un rôle important dans leurs communautés. Il fournissaient une main d'œuvre importante à la Côte d'Ivoire et au Ghana. Encore de nos jours une forte communauté mossi réside en Côte d'Ivoire. Ils parlent le moré, langue voltaïque.

L'art mossi est caractérisé par le détail des traits précieux et soignés des statuettes ou effigies. Son langage plastique révèle l’existence d'un peuple issu d'un brassage ethnique et culturel qui a subi les influences du mode d'échange qui eut lieu entre les hommes par le biais des institutions qui ont été créées et les connexions établies entre les divers royaumes passés. Les rites agraires et initiatiques, les religions du terroir, les cours royales sont les principaux fondements de la sculpture mossi. Il convient également de noter que les statues mossi, modelées en hommage à des ancêtres-mères, des filles aînées de rois, de sœurs de rois, en quelque sorte à l'exemple du statut de " femmes de pouvoir ", étaient les interprètes des idéaux du peuple. Ces statues étaient rarement exhibées en public et elles sont trouvées dans un ensemble d'objets liés à des cultes de nature privée dont la fonction est limitée au cadre familial. Au chapitre de rites agraires il y avait, par exemple, la fête des " remerciements " à la terre et aux ancêtres pour les bienfaits prodigués envers la communauté. Cette fëte était célébrée au solstice d’hiver dans tout le territoire. Elle était couronnée par les salutations du peuple au roi, durant lesquelles certaines statues étaient exposées à côté de lui. Il s'agissait surtout de figures féminines à la forme fortement charpentée bien que pleine de légèreté. Elles sont désignées par le terme générique de ninandé ( au singulier : ninana).

Les poupées Mossi sont des figurines féminines qui présentent une très fine conception plastique. La forme est simplifiée à l'essentiel et représente les éléments fondamentaux de la figurine avec équilibre et légèreté.Le cou est toujours fort long. L’absence des bras et jambes accentue les autres parties du corps, à savoir les seins (pleins et allongés ) et la tête, synonymes les uns de gestation, l'autre de statut, réflété par la forme de la coiffure. Les traits du visage sont finement gravés. Des scarifications sont minutieusement tracées dans la région de l'abdomen; cette partie du corps est mis en relief car il représente le réceptacle de vie et de siiga, soit cette parcelle de la substance immortelle des ancêtres que chaque nouveau-né contient et dont la présence décide de la destinée. L’art Mossi s’est développé en étroite relation avec la nature et la vie sociale. Il a formé une unité indissoluble avec la pratique rituelle. Comme plusieurs communautés, les Mossi avaient l’habitude de célébrer des rites associés à la terre. Ces cérémonies donnaient lieu à l'usage des masques, et les prêtres de la terre dirigeaient les rites qui se devaient d'assurer le lien entre la communauté des vivants et celle des morts, afin de solliciter leur bienveillance. Il s’agissait d’ obtenir une bonne récolte, de célébrer les rites de fertilité, les cultes de nature lignagère et en mémoire des ancêtres. Les masques constituent un exemple frappant de la manière dont les Mossi ont su construire la représentation de l’ invisible et des mythes cosmogoniques.